Broncho-pneumopathie obstructive chronique (BPCO)

Code/s CIM-10 : J41; J42; J43; J44
Auteur : Dr. Carmelo Lafuente
Dernière mise à jour : 18/09/2023

 Groupe de maladies pulmonaires caractérisées par la présence d'un trouble ventilatoire obstructi

Groupe de maladies pulmonaires caractérisées par la présence d'un trouble ventilatoire obstructif permanente. Inclut la bronchite chronique et l'emphysème.

L'asthme et les dilatations de bronches (bronchectasies) sont actuellement considérées comme des maladies différentes, car elles ont des caractéristiques et une prise en charge différentes.

Les symptômes (toux, crachats, dyspnée d'effort) s'instaurent très progressivement. Il n'est pas rare donc que les patients restent longtemps sans diagnostiquer.

L'évolution habituelle est une progression très lente saupoudré d'épisodes aigus d'exacerbation.

Causes :

La cause principale de BPCO est le tabagisme, actif ou passif, et les expositions prolongées à des poussières textiles ou minérales.

La pollution domestique (fumées de combustion) et atmosphérique, les infections respiratoires sévères, peuvent aussi avoir un rôle. Certains emphysèmes sont génétiques (ex. déficit de alpha-1-antitrypsine).

Traitements

  •   Anticholinergiques inhalés, durée d'action longue : Tiotropium, Glycopyrronium, Umeclidinium
    Premier choix pour le traitement de fond, au long cours, en monothérapie ou en association à un bêta-2 agoniste d'action longue, selon la sévérite des symptômes (Vogelmeier 2011, GOLD 2023)
    Traitement de 1er choix :
    1er choix pour le traitement de fond
  •   Bêta-2 agonistes inhalés, durée d'action longue : Salmétérol, Formotérol ...
    Autre premier choix possible pour le traitement de fond, au long cours, en monothérapie ou en association à un anticholinergique d'action longue, selon la sévérite des symptômes (GOLD 2023)
    Traitement de 1er choix :
    En bithérapie, si symptômes sous anticholinergiques seuls
  •   Bêta-2 agonistes inhalés, durée d'action très longue : Indacatérol, Vilantérol
    Traitement de fond, mêmes usages que les bêta-2 à durée d'action longue. Avantage : une seule administration par jour => ils conviennent très bien aux patients stables
    Traitement de 1er choix :
    En bithérapie, si symptômes sous anticholinergiques seuls
  •   Corticoïdes inhalés : Budesonide, Fluticasone …
    Pour le traitement de fond, toujours en association à une bithérapie par bronchodilatateurs inhalés, chez les patients qui continuent à faire des exacerbations malgré un traitement optimal bien suivi ou qui présentent une éosinophilie > 300 cell/μL (GOLD 2023).
    Attention : ils augmentent le risque de pneumopathie infectieuse
    Si échec des autres traitements :
    En trithérapie, si exacerbations fréqs. ou éosinophilie
Traitements alternatifs, 2ème ligne :
  •   Anticholinergiques inhalés, durée d'action courte : Ipratropium
    Pour le traitement aigu des exacerbations. Pour le traitement de fond, préférer les anticholinergiques à durée d'action longue
    Chez certains patients :
    Traitement des exacerbations
  •   Bêta-2 agonistes inhalés, durée d'action courte : Salbutamol, Terbutaline …
    Pour le traitement aigu des exacerbations. Pour le traitement de fond, préférer les bêta-2 à durée d'action longue
    Chez certains patients :
    Traitement des exacerbations
  •   Corticoïdes : Prednisone
    Pour le traitement aigu des exacerbations. Une cure très courte (prednisone, 40 - 60 mg pendant 3 à 6 jours, arrêt sans besoin de décroissance) a montré reduire la durée des exacerbations et le nombre de patients nécessitant d'un support ventilatoire (Walters 2014, GOLD 2021)
    Chez certains patients :
    Traitement des exacerbations
  •   Ventilation non invasive (VNI) : CPAP ou BiPAP
    Pour le traitement aigu des exacerbations graves, si hypercapnie sévère ou détresse respiratoire. Au long cours, à domicile, dans certains cas d'hypercapnie chronique
    Si échec des autres traitements :
    Traitement des exacerbations graves
  •   Oxygène (O2)
    A domicile, au long cours, si PaO2 en repos < 55 mmHg (sur 2 mesures à 3 semaines d'intervalle), ou PaO2 55-60 mmHg avec signes de coeur pulmonaire ou hématocrite > 55%
    Chez certains patients :
    A domicile, si insuf. respiratoire chronique

Examens diagnostiques

  •   Explorations fonctionnelles respiratoires (EFR, Spirométrie)
    Examen de référence pour le diagnostic d'une BPCO. Critère principal : trouble ventilatoire obstructif avec rapport VEMS/CV < 0,70, non réversible ou seulement partiellement réversible après bronchodilatateur
    Examen de choix pour le diagnostic :
    Examen de référence pour le diagnostic de BPCO
  •   Scanner Thoracique
    Permet de diagnostiquer et évaluer la sévérité d'un emphysème, des dilatations de bronches, d'exclure des précipitants ou des complications lors d'exacerbations (pneumopathie, embolie ..) et de dépister un possible cancer bronchique
    Examen de choix pour le diagnostic :
    Mieux caractériser l'atteinte pulmonaire, dépister des complicat
  •   Saturation pulsée de l’hémoglobine en oxygène (SpO2) - Oxymètre de pouls
    Pour évaluer la présence et sévérité d'insuf respiratoire, que ce soit pendant une exacerbation ou en situation basal
    Examen additionnel :
    Evaluation rapide de la sévérité
Autres examens, 2ème intention :
  •   Gaz du sang artériel
    Dans les exacerbations graves, pour évaluer le besoin d'un support ventilatoire (notamment d'une VNI). En situation stable, stables, pour évaluer l'indication d'une oxyénothérapie à domicile dans les BPCO sévères
    Chez certains patients :
    Préciser l'insuf respiratoire, la présence d'hypercapnie

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Références